L'ordonnance sur les taxis ne règle pas les questions principales. Dans un texte composé de 54 articles, le gouvernement est mentionné 92 fois. Ce dernier devra décider ultérieurement, par le biais d'arrêtés d'exécution, des tarifs fixes et du nombre maximal de taxis à Bruxelles, entre autres.
D'après ce qui est déjà prévu dans l'ordonnance, il semble toutefois que la grande réforme n'aura pas lieu. Cieltje Van Achter, chef de file de la N-VA au Parlement bruxellois, pointe du doigt une occasion manquée de se moderniser. "Il est depuis longtemps évident que le secteur des taxis, dans sa forme actuelle, ne répond pas aux besoins des Bruxellois. La demande de services de taxi modernes, accessibles, à un prix abordable et surtout sûrs est énorme. Un approvisionnement flexible et suffisamment important, un prix compétitif, des exigences et des contrôles stricts en matière de sécurité, voilà qui serait un pas dans la bonne direction. Malheureusement, l'ordonnance n’y répond pas du tout."
" Le statut de taxi reste archaïque et surprotecteur. Tout montre que cette ordonnance a été écrite par et pour le lobby des taxis. Toute personne possédant aujourd'hui une licence de taxi passera automatiquement au nouveau statut. S'ils ne le souhaitent pas, ils peuvent réclamer 35 000 euros s'ils rendent leur licence. De cette manière, le gouvernement blanchit le marché noir des licences. Cela contraste fortement avec les chauffeurs qui conduisent avec une licence LVC et qui n'ont pas les faveurs du PS. Ils n'obtiennent pas automatiquement une nouvelle licence et ne reçoivent aucune compensation. Le gouvernement prépare le terrain pour un nouveau bain de sang social et de nombreux procès à venir."
Selon Van Achter, le gouvernement de Bruxelles fonctionne de manière très dirigiste. "Toute concurrence sur le marché est éliminée. Le gouvernement décidera du nombre de taxis qui circuleront et des tarifs. Les Bruxellois en pâtiront car l'offre totale sera limitée et le prix artificiellement élevé."